Eden Belétoile
jeudi, mars 19, 2009, Posted by Johan, 2 Comments
La scène se passe dans un aéroport. Sur un de ces bancs design couleur acier, un homme qui s'était apparemment assoupit s'éveille brusquement après avoir laissé inconsciemment glisser le long de son genou le coude sur lequel sa lourde tête reposée. Les yeux écarquillés, il regarde avec des grands gestes circulaires tout autour de lui sans vraiment comprendre où il est et comment il a atterri ici. Pour dire vrai, cet homme ne sait même plus comment il s'appelle. Ahuri par sa propre méconnaissance il se redressa en oscillant, les jambes complètement engourdies et accompagné d'un féroce mal de crâne. Le front plissé par cette violente sensation, il adresse une main à ses tempes et l'autre à ses poches dans l'espoir d'y trouver une réponse ou au moins un doliprane. Peu à peu exacerbé par le nombre de commissures que pouvait contenir sa veste, et par son incapacité à y entrer la main jusqu'au fond en raison de la grosse montre chromé qu'il portait au poignet gauche et sur laquelle il lut "rolex" en lettres scintillantes. Il se dit à lui même qu'a défaut d'avoir sa pauvre tête dans tout ses états au moins il n'était pas fauché. En retirant la montre, puis sa veste de costume noire marquée à la nuque par l'étiquette "Emporio Armani" il pu conforter sa première impression et saisir le fait que son compte en banque devait vraisemblablement beaucoup mieux se porter que sa tête à l'heure actuelle. Il trouva un passeport dans la poche supérieure droite qu'il s'empressa d'ouvrir à la première page. La rubrique Nom et Prénom attendaient d'être complétées au stylo. Il continua à lire de haut en bas avec la conviction d'y dénicher la moindre petite parcelle de personnalité; son âge, le nom de son chien, de ses parents, son groupe sanguin... N'importe quoi qui prouverait, ou au moins validerai la réalité de son existence. Date de naissance 2 avril 1979. Dommage se dit-il. Si il était né le premier ça aurait tout expliqué, et ne sachant même pas quelle année était en cour, cette donnée restait aussi superflue que les deux qu'ils l'avaient précédé. Lieu de naissance: Valence. Les deux cases parentales étaient remplies par les données d'un établissement au nom illisible marqué par un coup de tampon mal tracé à la place des signatures habituelles. Probablement un foyer d'accueil pour enfants abandonnés. "Et merde je suis orphelin!" s'écria t-il sans retenu. Mais en réalité, cela l'affectait moins de l'apprendre que de constater avec gêne le regard étonné des passants qui l'avaient entendu s'exclamer ainsi. Le vol 913 en direction de Paris venait d'être annoncé pour 18:35 avec une voix déshumanisé par le modulateur vocale des hauts parleurs. Cette voix impersonnelle et sans réelles sentiments il avait l'impression de l'avoir entendu toute sa vie. Son passeport vierge ne l'éclairant sur aucuns points importants, il le reglissa dans sa poche extérieure gauche et en sortie une lettre au papier semi-cartonné impeccablement pliée en trois. Elle était marquée de deux sceau gouvernementaux l'un français, l'autre lui paressé instinctivement lié à une institution internationale de toute évidence importante mais il n'aurait su dire laquelle. Relativement courte elle remerciait dans un langage codé mais immédiatement saisit par son lecteur, l'agent 7.12.00, de ses années de services et de ses derniers 'devoirs' accomplient avec brio, le second paragraphe conseillé à l'agent en question de ne pas se relever trop vite en raison des tranquillisants ingérés plutôt et qui pouvait lui donner une sensation désagréable de "picotements". Même inquiet de ce qu'il découvrait, il ne pu s'empêcher de sourire nerveusement à l'euphémisme. La troisième partie, évoquait le nouveau passeport "blanc" qu'il avait préalablement demandé et qui se trouvait à sa disposition dans la poche ou il l'avait trouvé un peu plus tôt. Enfin le dernier paragraphe lui souhaitait bonne continuation pour sa "retraite anticipée" et le tout fut conclu dans des formules patriotiques qui devaient être pensa t-il ajoutées automatiquement par leur système de rédaction car elles ne lui était pas inconnues. Deux autres lignes codées en plus petits caractères, étaient écrites à la main mais si médiocrement quelles s'en retrouvaient comme deux fois codées. Pour écrire si mal, il fallait au moins être médecin. Il du d'ailleurs si reprendre à plusieurs reprises avant de lire entre autre, que le surdosage des drogues prescrites pour des raisons de "sécurité" n'excluent pas un risque minime (0.03% estimé) de séquelles. Il comprit alors avec cynisme que la litote était la figure de style la plus appréciée de son ancienne compagnie. Laissant tomber la lettre à ses pieds, il fit un pas un arrière et se rassis sur son banc de réveille comme assommé de nouveau et sans trop savoir quoi faire, il plongea à nouveau la main dans une des nombreuses cachettes de sa veste intérieure. Il en extrait une enveloppe de billet d'embarquement noire au bordures dorées, intrigué par la destination qu'il s'était initialement donnée avant que son cerveau passé au lave-linge fasse les frais du mini-risque quasi insignifiant d'une défonce gracieusement offerte par les services secrets. Ne s'étonnant plus de rien il y découvert une carte réutilisable intitulée "FreeWay" apparemment encaissable à toutes heures, par toutes les plus grosses compagnies internationales dont chacune d'elles étaient représentées par son logo (plus d'une trentaine au total) et ce jusqu'au 02/04/2059. Après avoir enfin trouvé le jour et le mois sur un panneau d'affichage et suite a une dizaine de demandes des plus sérieuses pour connaître l'année présente auprès d'une hôtesse d'accueil des plus rieuses. Il en déduit par un rapide calcul qu'il lui resté 50ans jour pour jour, pour profité de la FreeWay et qu'il devait avoir si le nouveau passeport n'était pas falsifié, 30ans, aujourd'hui même. Il décida donc comme un nouveau roi de s'auto-nommer pour l'évènement et prit en main le plus beaux stylos "Montblanc" qu'il décela comme un trésor de plus dans le triple étui de la poche latérale de son pantalon. Mais rapidement à cour d'imagination face a une situation aussi improvisée qu'inimaginable, il trouva son nom de famille en levant les yeux, sur l'enseigne du restaurant qui faisait face à son banc de départ. Un restaurant loin d'être fabuleux à ses yeux mais dont le nom sonnait tout simplement bien à l'oreille"Belétoile" et qui symboliquement lui convenait tout autant. Son prénom, il l'a trouvé parterre dans une revue du Times qui signalait la disparition d'un homme du même âge que lui appelait" Eden", il décida donc de l'adopter car il représentait assez bien ce qu'il espérait à présent trouver. Un futur aux destinations et aux possibilités infinis, sans le poids d'un passé, sans le moindre remord ni le moindre regrets. C'est en prenant au guichet sous le regard surpris de l'hôtesse rieuse, le premier vol pour le premier avion prêt à décoller qu'il se rendit soudain compte de cette chance unique, la chance de pouvoir tout recommencer à zéro...
Qui aujourd'hui ne rêverait pas d'être Eden Belétoile?
"vérification des ajouts de commentaires qui ne marche pas d'après alex"
"Test validé!" A moins que ça ne marche qu'avec moi? ça serait assez snob comme système le fait de ne pouvoir que s'auto-commenter...
-J'en profite d'ailleurs pour me féliciter de cet article et ce blog fantastique que je fais.
-Je suis trop fort.
-Merci moi mais tu sais je ne t'arrive pas à la cheville.
-N'exagère pas tu sais que tu es un demi-dieu pour moi.
-Merci mais pour moi tu es un dieu à part entière tu régis mes jours, mes nuits et je te prie chaque matin devant la fenêtre.
-Je sais, je sais. Moi même j'en fais autant!
"Système d'auto-critique validé!"