Perdu dans les profondeurs de cet océan quelques rayons bleutés me parviennent au rythme des vagues qui s'agitent quelque part au dessus de ma tête, à la surface. J'ai entendu dire que là haut la lumière est belle à éblouir, que l'on y respire à plein poumon et que le ciel est d'un bleu qui n'existe pas ici. Mais moi, je préfère rester ici, à nager nonchalant sur le dos les yeux clos dans l'obscurité des eaux et je ne m'essayerai pas aux nuages et à l'azur magnifique qui m'a déjà pris tellement de mes friend-fish. Tout est plus simple ici j'ai tout mon temps, tout mon temps pour dormir et rêver de la surface...
Rêver de dos crawlé dans ces champs de blé doré dont on m'a tant parlé, de brasse au clair de lune au milieux des étoiles, rêver d'émotions, de musique autour d'un feu de camp, de courir pieds nues à travers la verdure de ces plaines sans horizon, rêver de papillon, de glace à l'italienne, des lumières qui bordent la ville quand elle est endormie, des sommets de ces montagnes millénaires aux neiges éternelles, rêver de ces feux d'artifices multicolores et de l'odeur de ces chichis tout chauds et croustillants qui scintillent de sucre entre mes petites mains, rêver de ces bruits d'oiseaux exotiques perchés quelque part entre les arbres fruitiers à l'ombre dans mon hamac, au cœur de cette immense forêt vierge, rêver de bisou salé en maillot sur cette plage déserte, rêver de toutes ces personnes géniales que je ne connaitrai jamais, de cet air de piano qu'on siflote en vélo le long de petits chemins d'été, rêver de ces larmes qui soulages, des caresses du vent sur le toit de cette cabanne un soir de pleine lune, rêver de ce feu de cheminé ces soirs de tempêtes, rêver de ces massages tendres qui vous font presque baver, rêver de cette vitesse enivrante qui vous emporte comme le vent sur cette moto de sport, de tous ces films qui vous prennent au coeur et vous comprennent, rêver de ces éclats de rires qui font pleurer et s'éternisent à n'en plus finir...
Ponyo..!