Memento vivere

vendredi, juin 04, 2010, Posted by Johan, One Comment

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"Ça craint quand même ton problème au cerveau, tu confonds la liste des course avec la liste du teinturier et tu te retrouves à bouffer ton slip au petit déjeuner." 
Extrait du film Memento
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Aussi loin que mes souvenirs me portent j’ai toujours fais des listes.
Des plus communes au plus improbables. Des listes de courses jusqu’aux listes de rêves inavouables. Des banalités aux passions les plus exacerbés. C’est une nécessité constante pour mon petit esprit cartésien de toujours tout lister de toujours tout hiérarchiser. 
Fuguasse comme un électron libre noyé dans mes milliers de projets, j’avais peur de me perdre, peur d’oublier. Ces centaines de mots que j’ai empilé verticalement,  pendant longtemps ça a été mon seul cran de sécurité, ma seule façon de prendre un peu de recul sur les événements en cours. Évidences ou pas il fallait tout noter; « partir en vacance », « avoir son bac», « acheter des bières », « être heureux …» et c’était un réel soulagement de pouvoir en rayer un ou deux de temps en temps. 
Mais je pense honnêtement que ce que je craignais le plus c’était de perdre mon sens des priorités, bien que le classement fut parfois un peu compliqué « faire le grand écart » je le mets avant ou après « m’acheter un harmonica »?  
Les choses qui vous tiennent le plus à cœur c’est important d’en dresser le bilan de temps à autre, c’est un peu comme faire le ménage dans sa tête en passant par le cœur.
Il peut arriver que des choses qui vous paraissent toutes essentielles prisent une à une peuvent, en les relativisant les unes aux autres, prendre des proportions quasi-insignifiantes.  
Je crois que ce qui est dur dans cet exercice c’est d’être aussi crument exposé à la réalité de sa situation. De constater soudainement que vos vœux les plus chères peuvent être incompatibles ou pire se contredire. 
C’est dans ces moments suspendus, le cœur refroidi par la lucidité, que l’on discerne avec une plus grande porté la profondeur des mots d’adultes, des mots tel que fatalité, des mots tel que sacrifices.  
Avec l’âge j’ai vu la plupart de mes rêves prendre l‘eau et être emporté par les vagues, un peu comme tous ces châteaux de sable qu’on a construit au bord de la plage quand on était mioche. Seul l’écume du regret et de l’amertume reste. 
Mais heureusement jusqu’à présent j’ai toujours trouvé de quoi remplir mes listes de ces petites choses qui me font avancer. Les seules qui restent vides sont celles de noël, les seules qu’on m’ait jamais demandés d’ailleurs. C’est terrible pour mes vieux, mais la seule chose que j’ai jamais commandé ,jusqu'à mes 10 ans , c’était un skate-board volant. Je revois encore ma tante s’excuser  à mon anniversaire parce que je cite: « ils en n'avaient plus en magasins»… Mon cul ouais!

One Comment

Anonyme @ 6 juin 2010 à 13:37

z'aime bien !